Hypothermie - Arnaldur Indridason
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Maria
s’est pendue dans son chalet d’été, au bord d’un lac dans la campagne autour de
Reykjavik. Mais quelques jours plus tard, le commissaire Erlendur reçoit la
visite d’une amie de Maria qui affirme que celle-ci ne se serait jamais
suicidée. De plus, elle lui remet la cassette d’un enregistrement d’une séance
de Maria chez un médium dans l’espoir d’entrer en contact avec Leonora, sa mère
décédée deux ans plus tôt. Bien que ne croyant pas à l’au-delà, Erlendur est
troublé par ce qu’il a entendu et mène une discrète enquête pour tenter de
découvrir ce qui a bien pu pousser se passer. D’ailleurs, il découvre
rapidement que Baldvin, le mari de Maria a un passé plutôt trouble et qu’il est
riche avec sa mort. Il semble aussi que Leonora ai été une mère étouffante et
possessive, en particulier après la mort de Magnus, leur mari / père.
L’histoire
est plaisante et a le mérite de ne pas tomber dans le fantastique. Par contre,
autant le dire, le rythme est lent, sans grand rebondissement – mais une belle
fin.
En
fait, ce qui m’a le plus plu dans ce premier roman d’Indridason que je lis,
c’est son personnage principal, Erlendur. C’est un homme très calme, rationnel.
Depuis son enfance, il est « obsédé » par la mort de son jeune frère
disparu lors d’une tempête de neige (Erlendur qui était avec lui avait pu être
sauvé). Son mariage a été un échec, sa fille Eva essaie de les amener à se
reparler, mais Erlendur ne croit pas aux coïncidences et se satisfait de sa vie
tranquille avec sa nouvelle amie. Il essaie de faire son travail, d’aider les
gens en découvrant la vérité même s’il doit parfois employer des moyens pas
totalement honnêtes.
J’ignore
si Erlendur est un personnage récurrent des romans d’Indridason mais j’ai bien
l’intention de relire cet auteur dont j’ai beaucoup aimé le style simple et
posé.
« Il
[Erlendur] remit le livre à sa place et les questions sur cette femme de
Grafarvogur [Maria] lui revinrent à l’esprit. Quel était le chemin qui l’avait
conduite jusqu’à cette corde ? Que s’était-il passé au lac de Thingvellir
le jour où son père était mort ? Il avait envie d’en savoir plus. Il
allait mener des investigations privées et devrait se garder d’éveiller les
soupçons. Interroger les gens, émettre des hypothèses comme dans n’importe
quelle enquête policière. Il devrait mentir sur les motifs de sa curiosité, la
justifier en inventant une enquête parfaitement fictive, mais bon, il s’était
déjà livré dans le passé à diverses choses dont il n’était pas spécialement
fier. Il avait besoin de savoir pourquoi cette femme avait connu ce destin
cruel et solitaire sur les bords du même lac où son père avait, lui aussi,
trouvé une mort glaciale. » (p. 66)
Arnaldur
Indridason est né à Reykjavik en 1961. Diplômé en histoire, il est ensuite journaliste puis scénariste et critique de films. Plusieurs de ses romans (une quinzaine) ont reçu des prix.
(éd.
Métailié, 2010)
(photo auteur : site Babelio)
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