A passage to India - E. M. Forster
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Adela Quested, une jeune Anglaise se rend en Inde pour
voir Ronny Heaslop, le magistrat de Chandrapore qu’elle va peut-être épouser.
Elle est accompagnée de la mère de celui-ci, Mrs Moore. Cette dernière va, un
soir de ballade jusqu’à une mosquée, rencontrer le Dr. Aziz, un jeune musulman.
Ils sympathisent et Aziz l’invite, ainsi qu’Adela, à prendre le thé puis
visiter les grottes de Marabar. Lors de la visite de la première grotte, Mrs
Moore est prise de claustrophobie, tout en étant très perturbée par l’écho qui
s’y produit et la présence des nombreux autochtones qui les suivent. Aziz, Adela et leur
guide poursuivent seuls la visite. En toute innocence, Adela demande à Aziz
combien d’épouses il a. Choqué, il se retire seul quelques instants dans une
grotte. Lorsqu’il en ressort, le guide est seul et Adela introuvable. Après
quelques instants de panique, il l’aperçoit au loin et part la rejoindre. Mais
avant qu’il n’arrive, elle est partie sans un mot d’explication. De retour en
ville, Aziz est arrêté par la police, Adela l’accusant « d’avances
déplacées » alors qu’ils étaient seuls dans les grottes.
Publié en 1924, ce roman de Forster montre les
tensions entre colonisateurs anglais et mouvement indépendantiste indien. Si à
l’époque, les Indiens étaient déjà représentés dans les assemblées locales, l'indépendance ne sera acquise qu'en 1947. Cette dualité s’illustre notamment par le fait
que pour la communauté britannique, Aziz étant Indien et musulman, il est
forcément coupable. Ils ne cherchent même pas à démêler le vrai du faux dans le
discours très confus d’Adela après l’incident. Seul Fielding, un ami Anglais
d’Aziz prend sa défense. L’événement exacerbe encore plus les manifestations
nationalistes et échauffe les esprits. Seuls Godbole, un brahmane (caste
sacerdotale hindoue) et Mrs Moore semblent s’en détacher.
Le personnage de Mrs Moore, en particulier, m’a
beaucoup plu, même si ce n'est qu'un second rôle. Contrairement à son fils et nombre de ses compatriotes, elle
respecte les Indiens et cherche à les comprendre. C’est une personne décrite
comme très religieuse mais elle n’essaie pas d’imposer ses croyances aux
autres. Au contraire, lors de sa rencontre avec Aziz dans une mosquée, elle a
pris la peine de se déchausser avant d’entrer et elle sent qu’un dieu est
présent dans ce lieu, même si ce n’est pas forcément le même que le sien.
Une excellente lecture ! Le style ne m’a pas paru
vieilli (mais peut-être que je m’avance un peu, car l’ayant lu en anglais, il
m’est plus difficile de juger – à vous de voir). C’est le quatrième roman de
Forster que je lis et, décidément, j’aime beaucoup ses œuvres.
(éd. Penguin Classics)
(image : Amazon.co.uk)
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