La note secrète - Marta Morazzoni
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Couvent Ste-Radegonde, Milan, 18e siècle. A la mort
de sa mère et suite au remariage de son père, Paola Pietra, treize ans, est
confiée aux sœurs. La fillette n’a pas vraiment la foi mais accepte son
sort et fini par s’habituer à la vie en clôture. Dotée d’une belle voix, elle
se lie particulièrement avec sœur Rosalba, sa maîtresse de chant avec laquelle
est exécute les parties solistes lors des messes (notamment le Stabat Mater de
Pergolesi). Leur chant est si apprécié qu’un grand nombre de personnes vient
pour les écouter plutôt que de participer aux offices. Cinq années passent, Paola a prononcé ses voeux.
Lors d’un enterrement, elle s’évanouit et, personne ne venant la secourir, elle est
transportée à la sacristie par John Breval, un diplomate anglais de passage en
ville qui, déjà amoureux de sa voix, s'éprend de la jeune fille. Apprenant
son intérêt, Paola recommence à douter de sa foi et voit l’occasion de choisir la liberté, sa vie, l’amour, quitte à se tromper. Peu après, elle s’enfuit du couvent
avec la complicité de sœur Rosalba. Commence alors la fuite avec son amant vers
l’Angleterre.
C’est la très belle couverture du livre qui m’a attiré l’œil en
librairie. J’ai immédiatement pensé à Lettere
di una novizia de Guido Piovene, un très beau roman que j’avais lu en
italien pour la maturité. Ce qui m’a décidé à acheter ce roman, c’est qu’il est
tiré d’une histoire vraie.
L’écriture de Marta Morazzoni est fluide et facile. Au début,
j’étais un peu surprise, voire dubitative, lorsqu’elle s’adresse directement au
lecteur sur la façon dont son histoire s’est construite et celle dont elle va
la faire évoluer. Mais en fait, j’ai trouvé cela très agréable.
« On peut se demander
quel mystère coordonne la mise en scène d’un amour. Je parle d’un amour, c’est-à-dire
d’une chose rare, bien plus rare que cette pacotille d’unions et de fusions et
confusions entre apparence, convenance, nécessité, sentiment, parfois, et sexe,
qui fait un mariage. Les mariages sont la norme, l’amour l’exception. Ce n’est
pas un petit nœud à défaire que celui qui lie sœur Paola à l’Eglise, ni celui
qui attache sir John à sa famille, une femme et deux enfants qui sont loin et
ne se doutent de rien. Pour ne pas dire que, si sir John sait qui est, du moins
physiquement, l’objet de ses pensées, la petite comtesse Pietra erre dans la
plus aride des landes poursuivant un lambeau d’imagination. » (p. 52)
Marta Morazzoni est née en 1950 à Milan. Etudes de philosophie
et d’anthropologie culturelle. Elle enseigne les lettres et l’histoire tout en
faisant des critiques théâtrales. Plusieurs de ses livres ont été traduits en
français et ont obtenu des prix.
(éd. Actes Sud, 2012)
(photo auteur : site web de L'hebdo des notes)
(photo couverture : site web éditeur)
Commentaires
Merci de votre passage. Oui, vous avez raison, c'est un beau livre. J'ai vu que "Lettere di una novizia" de Guido Piovene venait d'être traduit en français sous le titre "La novice". Je l'avais lu en italien il y a longtemps et avais beaucoup aimé. Je vous le recommande. D'ailleurs, lorsque j'avais vu "La note secrète", j'avais un instant cru qu'il s'agissait du Piovene ;-)