La sorcière d'Exmoor - Margaret Drabble

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Voici un roman bien difficile à résumer, car assez touffu. En gros, on peut dire que c’est l’histoire de la famille Palmer, les trois enfants adultes, leurs conjoints et enfants respectifs, et celle de leur mère Frieda, auto-proclamée "sorcière d’Exmoor" depuis qu’elle a quitté Londres pour une vieille maison en ruine sur la côte des Cornouailles. C’est là qu’elle compte écrire ses mémoires et "régler ses comptes" avec sa famille (qui la prend pour une excentrique et ne s’intéresse qu’à son futur testament) et la société.

Et sur ce dernier point, Margaret Drabble n’y va pas avec le dos de la cuillère, comme on dit : son roman n’épargne rien aux institutions britanniques de la période après le gouvernement tatchérien, que ça soit le système de santé, l’éducation, les milieux politique, artistique, industriel, l’émigration et l’intégration des cultures des anciennes colonies, les milieux petit-bourgeois, la mal-bouffe, etc. Si on s’intéresse à la Grande-Bretagne, c’est un régal à lire ; sinon, certains passages pourront sembler indigestes. C’est vrai aussi que parfois ça peut sembler "trop", partir dans tous les sens sans vraiment aboutir. Mais c’est mordant, ironique, non dénué d’humour.

J’ai bien aimé le style, à savoir que l’auteur s’adresse souvent directement à son lecteur, que ce soit pour parler de ses personnages, comme pour critiquer son pays. C’est assez surprenant au début, mais ça fonctionne bien. J’ai aussi apprécié les personnages, avec toutefois une petite réserve pour Frieda malgré son indépendance d’esprit et son je-m’en-foutisme de ce que sa famille pense d’elle.


Margaret Drabble est née en 1939 dans le Yorkshire, sœur cadette de l’écrivain Antonia S. Byatt (au niveau "densité des informations", je trouve d’ailleurs qu’il y a des similitudes entre les deux). Après des études à Cambridge (littérature anglaise), elle fait du théâtre puis écrit son premier roman, à vingt-quatre ans. Elle a également publié des essais et pièces de théâtre. Elle est mariée à l’auteur Michael Holroyd.

(éd. Phébus, libretto, 2011)
(photo auteur : site Internet The Guardian)

Commentaires

maggie a dit…
Il me semble bien avoir hésité devant ce titre ! Merci de nous faire connaître cet auteur (peu connue ?)... Je céderai peut-être à cet achat !
Je dois avouer que je ne connais ni le livre ni même l'auteur... Pas trop tentée cette fois... Bisous Lewerentz
Manu a dit…
Je n'avais pas accroché avec ce roman. Tu m'apprends ses liens familiaux.

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