Danielle, Diane, je vous adore !
Je vous présente Diane Massicotte, une québécoise charmante, brillante intellectuelle, plume talentueuse et alerte, une tête bien faite et bien pleine. Elle est l'amie de Danielle Marcotte. Entre autres activités littéraires, elle alimente avec régularité LE BLOGUE DE DIANE qui aborde des thèmes aussi divers que la manière de faire un bon expresso, le couturier Jean-Paul Gaultier, le marché, son amour pour la musique ou les drames passionnels. J'aime sa façon d'écrire, contenant et contenu, son éclectisme, sa rigueur. Je ne la connais que par ses écrits.
Je vous présente Danielle Marcotte, une québécoise charmante, brillante intellectuelle, plume talentueuse et alerte, une tête bien faite et bien pleine. J'ai eu la chance de partager avec elle une étape de sa vie dans mon pays, le Jura suisse. Elle y était venue pour y vivre une histoire d'amour fascinante avec un homme fascinant ... Nous qui avions la chance de côtoyer leur couple tombions tous d'accord : rien ne pouvait séparer cet homme et cette femme ... Et pourtant si, la mort s'en est chargée, arrachant Pierre-Alain à Danielle. Elle a vécu ce deuil douloureusement, avec une dignité que nous admirions. Elle a donné un peu de temps au temps, puis a pris la décision de rentrer chez elle, à Montréal où elle vit désormais. Je suis son amie, elle sait que je suis là, je sais qu'elle est là, même si nous ne le manifestons pas beaucoup dans les faits.
Le titre du dernier billet de Diane sur son blog était en forme de question. Il s'intitulait POURQUOI LISEZ-VOUS ?
Et Danielle, dans un commentaire, y a répondu comme suit, je cite tel quel :
Danielle a dit…
Comme j’aime cette question! Je lis le plus souvent dans mon lit, le soir, avant de m’endormir. Un roman, une biographie, qui me remplissent d’adrénaline, de désirs, d’intentions, de détermination, qui nourrissent mes rêves de grandeur, d’épanouissement personnel, mon désir de me dépasser. Je m’endors avec de beaux projets en tête. (Sourire)JE LIS dans mon fauteuil, le jour; ou carrément devant la cuisinière, une louche dans la main droite, le livre dans la gauche, quand le roman de la veille est si prenant que je ne puis le lâcher.JE LIS à mon bureau, stylo en main, pour le travail.JE LIS dans le métro, en voiture, comme toute petite quand j’ai appris : tout, les enseignes, les panneaux de circulation, les affiches, les vitrines, les bannières, les instructions, les consignes, les modes d’emploi, les plans, les publicités… JE LIS les étiquettes sur les pots de confitures, les bouteilles de shampoing, les crèmes hydratantes, les tubes de dentifrice…JE LIS Le Devoir, tous les matins, comme mon arrière-grand-mère paternelle. Je le reçois chez moi. Elle, qu’il pleuve, neige ou vente, elle se déplaçait dans un bistro pour le thé de quatre heures. Le même bistro dans le Vieux Montréal, tous les jours sauf le dimanche bien sûr, depuis la fondation du journal en 1910 jusqu’à son décès à l’âge de 96 ans, dans les années soixante ! Je lis Le Devoir, parce que mon grand-père paternel m’a dit que je ne serais jamais « écrivain » (il n’utilisait pas le féminin, à l’époque), si je ne le lisais pas. Je lis aussi Le Devoir, parce que s’y exprime une pensée critique et exigeante, ce que j’apprécie.JE LIS en librairie, au moins tous les quinze jours, les titres, les quatrièmes de couverture, les incipit, les « coups de cœur » du libraire.JE LIS pour tenter de comprendre le monde. Je suis lente, très lente, à le décoder : je ne le comprends toujours pas, ce qui m’assure de belles perspectives comme lectrice et qui me réjouit, d’une certaine manière.JE LIS pour mettre en mots les émotions, pour adopter des perspectives qui ne me sont pas familières, pour nuancer mon point de vue ou étayer mon argumentation avec de vrais arguments, chiffres, dates, statistiques qui finissent toujours par s’évanouir devant la réalité criante du sentiment, de la sensation, de la perception, de la conscience.JE LIS pour rire, pour sourire, pour pleurer, pour m’indigner, pour me rassurer, pour apprendre, pour découvrir, pour accueillir le témoignage de mes pairs.JE LIS par complicité avec qui pense et a pris la peine de fixer sa réflexion et de l’offrir en partage.JE LIS pour vivre des vies que la vie ne me donnerait pas l’occasion de vivre autrement.JE LIS pour accueillir l’héritage des aïeux, pour reconnaître le chemin d’hier à aujourd’hui.JE LIS pour la musique des mots. Quand les phrases sont particulièrement bien balancées, qu’elles bercent avec élégance la pensée, je résiste mal au plaisir de les relire pas vraiment à voix haute, mais à tout le moins à les murmurer pour les entendre et les faire résonner en moi.JE LIS par curiosité, pour voir ce que mes consoeurs et confrères écrivent.Mais, bon sang, je suis jalouse de toi, Diane, car je n’arrive jamais à prendre suffisamment de recul devant un texte pour l’analyser, en repérer la structure, comprendre comment l’auteur a imbriqué les éléments les uns dans les autres. Je suis totalement, entièrement et résolument victime de la magie des mots.
21 octobre 2011 00:36
Comme j’aime cette question! Je lis le plus souvent dans mon lit, le soir, avant de m’endormir. Un roman, une biographie, qui me remplissent d’adrénaline, de désirs, d’intentions, de détermination, qui nourrissent mes rêves de grandeur, d’épanouissement personnel, mon désir de me dépasser. Je m’endors avec de beaux projets en tête. (Sourire)JE LIS dans mon fauteuil, le jour; ou carrément devant la cuisinière, une louche dans la main droite, le livre dans la gauche, quand le roman de la veille est si prenant que je ne puis le lâcher.JE LIS à mon bureau, stylo en main, pour le travail.JE LIS dans le métro, en voiture, comme toute petite quand j’ai appris : tout, les enseignes, les panneaux de circulation, les affiches, les vitrines, les bannières, les instructions, les consignes, les modes d’emploi, les plans, les publicités… JE LIS les étiquettes sur les pots de confitures, les bouteilles de shampoing, les crèmes hydratantes, les tubes de dentifrice…JE LIS Le Devoir, tous les matins, comme mon arrière-grand-mère paternelle. Je le reçois chez moi. Elle, qu’il pleuve, neige ou vente, elle se déplaçait dans un bistro pour le thé de quatre heures. Le même bistro dans le Vieux Montréal, tous les jours sauf le dimanche bien sûr, depuis la fondation du journal en 1910 jusqu’à son décès à l’âge de 96 ans, dans les années soixante ! Je lis Le Devoir, parce que mon grand-père paternel m’a dit que je ne serais jamais « écrivain » (il n’utilisait pas le féminin, à l’époque), si je ne le lisais pas. Je lis aussi Le Devoir, parce que s’y exprime une pensée critique et exigeante, ce que j’apprécie.JE LIS en librairie, au moins tous les quinze jours, les titres, les quatrièmes de couverture, les incipit, les « coups de cœur » du libraire.JE LIS pour tenter de comprendre le monde. Je suis lente, très lente, à le décoder : je ne le comprends toujours pas, ce qui m’assure de belles perspectives comme lectrice et qui me réjouit, d’une certaine manière.JE LIS pour mettre en mots les émotions, pour adopter des perspectives qui ne me sont pas familières, pour nuancer mon point de vue ou étayer mon argumentation avec de vrais arguments, chiffres, dates, statistiques qui finissent toujours par s’évanouir devant la réalité criante du sentiment, de la sensation, de la perception, de la conscience.JE LIS pour rire, pour sourire, pour pleurer, pour m’indigner, pour me rassurer, pour apprendre, pour découvrir, pour accueillir le témoignage de mes pairs.JE LIS par complicité avec qui pense et a pris la peine de fixer sa réflexion et de l’offrir en partage.JE LIS pour vivre des vies que la vie ne me donnerait pas l’occasion de vivre autrement.JE LIS pour accueillir l’héritage des aïeux, pour reconnaître le chemin d’hier à aujourd’hui.JE LIS pour la musique des mots. Quand les phrases sont particulièrement bien balancées, qu’elles bercent avec élégance la pensée, je résiste mal au plaisir de les relire pas vraiment à voix haute, mais à tout le moins à les murmurer pour les entendre et les faire résonner en moi.JE LIS par curiosité, pour voir ce que mes consoeurs et confrères écrivent.Mais, bon sang, je suis jalouse de toi, Diane, car je n’arrive jamais à prendre suffisamment de recul devant un texte pour l’analyser, en repérer la structure, comprendre comment l’auteur a imbriqué les éléments les uns dans les autres. Je suis totalement, entièrement et résolument victime de la magie des mots.
21 octobre 2011 00:36
J'ai trouvé le billet de Diane très pertinent, la question posée quasiment existentielle et à la réponse de Danielle, il n'y a tout simplement rien à enlever et rien à ajouter.
C'est pour ça, chers amies et amis amoureuses et amoureux des livres, que j'ai tenu à vous faire partager le bon moment passé à lire le billet de Diane et la réponse de Danielle. J'espère que vous aurez plaisir à faire la connaissance de ces belles personnes.
Merci à Danielle et à Diane de m'avoir fourni la matière de ce billet !
Commentaires
Merci de nous faire partager les question/réponse de Diane et Danielle.
Merci pour toute cette générosité!
diane