Une âme perdue - Giovanni Arpino
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(résumé éditeur)
« Bref et
magistral, un antiroman d'apprentissage, la chronique ramassée en six jours
d'un été étouffant dans le Turin des années 1960. (…) A la veille de ses
dix-sept ans, le jeune Tino s'installe chez sa tante Galla et son oncle
Serafino, surnommé “l'ingénieur”, pour y préparer son baccalauréat. Orphelin,
adolescent frêle et gauche réfugié dans les livres, Tino attend de toucher
l'héritage de sa mère, précieux sésame qui doit lui ouvrir les portes de la vie
étudiante et du monde adulte. Dès son arrivée, Galla et Anetta, la vieille
servante, lui font une étrange confidence : au dernier étage de la maison, dans
une chambre fermée à double tour, vit "le professeur", le frère
jumeau de Serafino devenu fou à son retour d'Afrique. D'abord troublé par cette
révélation et angoissé par cette cohabitation forcée, Tino adopte petit à petit
le rythme de la maison, partageant même les virées nocturnes de son oncle.
Jusqu'à ce petit matin où il va découvrir le secret caché derrière ces
persiennes closes, un terrible drame qui fera tomber tous les masques, un à
un... »
Plutôt alléchant
comme résumé, non ? C’est toutefois un peu trompeur, à mon avis. Je
m’explique : certes, la trame de base est celle présentée mais une longue
partie du roman est consacrée aux "virées nocturnes" de l’oncle dans des maisons
de jeux d’argent. J’ai un peu honte de le dire mais j’ai trouvée cette partie
trop longue, car moi, les casinos... c’est peu de dire que ça ne
m’intéresse pas et, au-delà de ça, je ne voyais pas trop où tout cela allait me
mener, car j’attendais plutôt enfin des révélations sur ce mystérieux oncle
fou. Et je me suis bien fait avoir, car une fois que l’on connaît la chute, on
se rappelle de petits indices et allusions disséminés avant dans le texte. Cela
dit, j’ai quand même trouvé la chute un peu tirée par les cheveux.
Mais quoi qu’il en
soit, j’ai vraiment beaucoup aimé le style et l’écriture très plaisante et
coulante, fine, psychologique mais pas trop. L’atmosphère lourde (au propre
comme au figuré) est bien décrite et apporte beaucoup au roman. Je suis
vraiment contente d’avoir lu cet auteur que je ne connaissais pas du tout (je
suis nulle en littérature italienne) et je regrette un peu de pas l’avoir
tenté en v.o.
C’est donc un joli petit roman mais il ne vaut mieux pas s’attendre
à un suspens insoutenable et d’innombrables secrets de famille.
Giovanni Arpino (1927-87) était un écrivain et journaliste
italien qui a obtenu de nombreux prix. Il a aussi écrit pour le cinéma,
notamment l’adaptation de son roman Parfum
de femme.
(éd. 10-18, 2011)
(photo auteur : site web Il Cinzanino)
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