Un été sans les hommes - Siri Hustvedt

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(résumé du 4e de couverture)
Incapable de supporter plus longtemps la liaison que son mari Boris, neuroscientifique de renom, entretient avec une femme plus jeune qu’elle, Mia, poétesse de son état, décide de quitter New York pour se réfugier auprès de sa mère qui a, depuis la mort de son mari, pris ses quartiers dans une maison de retraite du Minnesota. En même temps que la jubilatoire résilience dont fait preuve le petit groupe de pétillantes veuves octogénaires qui entoure sa mère, Mia va découvrir la confusion des sentiments et les rivalités à l’œuvre chez les sept adolescentes qu’elle a accepté d’initier à la poésie le temps d’un été, tout en nouant une amitié sincère avec Lola, jeune mère délaissée par un mari colérique et instable.

Un bilan en demi-teinte pour ce roman d’une auteur que j’aime beaucoup. D’un côté, j’ai apprécié l’histoire en elle-même et les beaux portraits de femmes et filles qu’elle recèle. Ce que j’aime aussi, lorsque je lis un roman de S. Hustvedt, c’est que je note plein de références à des auteurs et/ou ouvrages qu’elle cite, que ce soit des poètes ou des ouvrages scientifiques qui, a priori, ne m’intéresseraient pourtant peu. Mais elle a le don d’éveiller ma curiosité. Notamment, lorsqu’elle parle de psychanalyse et de neurologie même si, soyons honnête, j’ai parfois trouvé que cela alourdissait certains passages. Je préfère lorsqu’elle le fait dans des essais comme dans l’excellent recueil Plaidoyer pour Eros (2009). Mais il n’en reste pas moins que le livre abonde en passages magnifiques comme par exemple celui-ci :

« Assise en face d’elle dans le petit appartement, je me dis soudain que ma mère était pour moi un lieu tout autant qu’une personne. La maison de famille d’époque victorienne, au coin de Moon Street, où mes parents avaient habité quarante ans durant, avec ses salons spacieux et son labyrinthe de chambres à coucher à l’étage, avait été vendue après la mort de mon père et, quand je passais devant, le chagrin de l’avoir perdue m’affligeait autant que si j’avais encore été une enfant incapable de comprendre que quelque parvenu occupe ses lieux familiers. Mais c’était en ma mère elle-même que je me sentais à la maison. Il n’y a pas de vie sans sol, sans un sentiment de l’espace qui n’est pas seulement extérieur mais intérieur aussi – les lieux mentaux. Pour moi, la folie avait constitué une suspension. Quand Boris s’en fut de cette manière abrupte promener ailleurs son corps et sa voix, je me mis à flotter. Un jour, il laissa échapper son désir d’une pause, et ce fut tout. Sans doute avait-il médité sa décision, mais je n’avais eu aucune part à ses réflexions. » (p. 24)

Non, ce qui m’a vraiment déconcertée et laissée dubitative, c’est le style très fluctuant du roman. Au départ de la prose, il passe soudain à de la quasi télégraphie, puis enchaîne sur de la poésie, pour revenir à la prose. Siri Hustvedt, par la voix de Mia, s’adresse également plusieurs fois directement au lecteur. Je dois avouer que je n’ai pas compris ce mélange étrange.


 Siri Hustvedt est née en 1955 dans une petite ville du Minnesota, d’une mère Norvégienne et d’un père Américain mais également d’origine norvégienne. Le norvégien est sa première langue maternelle. A l’âge de douze ans, elle passera toute une année à Bergen avec sa famille, et y retournera plus tard comme étudiante, à nouveau pour un an. Elle est diplômée de St. Olaf College en histoire en 1977. En 1978, elle part à New York et étudie l’anglais à Columbia tout en étant assistant et en écrivant de la poésie et en effectuant divers petits jobs. En 1981, elle rencontre Paul Auster et ils se marient l’année suivante. Son premier recueil de poèmes est publié en 1983 et, en 1986, elle obtient son doctorat avec un mémoire sur Dickens. Son premier roman, Les yeux bandés, paraît aux Etats-Unis en 1992, suivit par L’envoûment de Lily Dahl, Tout ce que j’aimais, et Elégie pour un Américain. Elle a également écrit des essais sur la peinture et la neurologie.

(éd. Actes Sud, 2011)
(photo : site web Le Figaro)

Commentaires

claudialucia a dit…
Et bien voilà encore une écrivaine que je ne connais pas! Comment peut-on lire toute sa vie et avoir encore tant d'écrivains inconnus devant soi!
Ce n'est pas par celui-là que je dois commencer pour la découvrir si j'ai bien compris
lewerentz a dit…
Claudia: je te conseille vivement "Tout ce que j'aimais". Merci de ton passage.
Sur ma PAL et j'ai un peur de ta conclusion... Je te dirais... J'ai adorée "Tout ce que j'aimais" : un très beau roman, vraiment...

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