The tooth - Shirley Jackson
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Il y a longtemps, probablement lorsque était sorti le film The haunting de Jan de Bont, j’avais voulu lire le livre dont il était adapté, The haunting of Hill house (publié en 1959). Mais je n’avais pas accroché - peut-être la traduction, peut-être tout simplement que je n’y avais pas trouvé d’intérêt ; je ne m’en souviens plus. Soit dit en passant, le film, que j’avais vu quelques années plus tard ne m’avait pas plu non plus, au contraire de la version de 1963 réalisée par Robert Wise qui, elle, est très bien. Quoi qu'il en soit, j’avais mis Shirley Jackson de côté.
Puis l’année passée, j’ai lu plusieurs billets enthousiastes sur des blogs anglophones qui présentaient différents livres de cette auteur. Et lors de mon dernier passage en librairie, je suis tombée sur ce petit livre et je me suis dis qu’il était temps que j’essaie de relire cette auteur, en v.o.
Cinq courtes nouvelles sont proposées. Toutes mettent en scène des situations qui semblent normales, qui le sont souvent, mais dans lesquelles Shirley Jackson arrive à créer une atmosphère d’étrange, de mystère, de mal aise. Les fins sont plutôt abruptes et elles me décontenançaient, ne comprenant pas bien pourquoi l’auteur les terminaient ainsi. Mais ensuite, en y repensant, j’ai compris ce qu’elle essayait de dire, de pointer sur le caractère humain, sa violence, son inhumanité parfois, son imagination.
« The tooth » (1949) raconte le voyage d’une jeune femme chez son dentiste à New York. Elle prend le bus de nuit et rencontre Jim, un homme étrange qui veille sur elle durant le trajet. La douleur de sa dent conduit la jeune femme à imaginer des choses qui n’existent peut-être pas mais qui la font se voir de manière très différente de ce qu’elle croyait être – mais peut-être est-ce tout simplement ce qu’elle est vraiment ?
« The Witch » (1949) et « Charles » (1948) mettent en scène des enfants et le pouvoir de leur imaginaire qui peut même tromper les adultes. « Charles » est, à mon avis, la meilleure nouvelle du recueil.
« The lottery » est une des nouvelles les plus connues de l’auteur. J’ai lu sur le net que lors de sa parution, en 1948, les lecteurs avaient été tellement choqués que S. Jackson et le journal qui l’avait publié avaient reçu un abondant courrier de protestation. Elle raconte la pratique d’un rite ancestral dans une petite ville, rite destiné à assurer des récoltes agricoles fructueuses. Aujourd’hui, la nouvelle est apparemment fréquemment citée comme un exemple de la mise en place du suspens dans un texte.
Ce qui est sûr, ce que ces nouvelles m’ont donné envie de lire d’autres textes de Shirley Jackson et j’ai assez envie de me laisser tenter par son roman We have always lived in the castle (1962).
Shirley Jackson (1916-65) est une auteur américaine dite “populaire” mais dont les histoires d’horreur et de mystère ont influencé des écrivains comme Stephen King ou Neil Gaiman. Durant ses études à l’université de Syracuse (diplômée en 1940), elle participe au journal du campus et rencontre son futur mari, un critique littéraire avec qui elle aura quatre enfants. A côté de ses six romans, elle a publié des histoires pour les enfants, ses mémoires et de nombreuses nouvelles. Elle est morte dans son sommeil, à 48 ans, des suites de problèmes cardiaques et psychosomatiques.
(éd. Penguin, coll. Mini Modern Classics, 2011)
(photo : site fearzone.com)
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