La locataire - Hilary Mantel

Dix ans après la mort (suspecte) de sa mère et son entrée dans une institution psychiatrique, Muriel Axon est de retour dans la petite ville où elle avait toujours vécu, bien décidée à se réapproprier son ancienne maison. Pour cela, elle se déguise et se fait engager comme femme de ménage auprès des nouveaux propriétaires, les Sidney. Muriel a grandi à l’écart de la société, quasiment enfermée à la maison par sa mère qui se prenait pour une médium. Elle avait eu un enfant qui est mort. A l’hôpital, elle a appris à observer les gens et compris comment les manipuler. Avec sa propre logique, elle va s’appliquer à semer le trouble dans la famille Sidney qui vit déjà bien des difficultés.

Mon résumé est basique mais les relations entre les différents personnages est une des réussites du roman, car elles permettent d’accentuer quelques situations assez caustiques. Ses relations sont assez tordues, car outre son rôle de femme de ménage, Muriel s’invente encore un autre personnage et travaille dans un hôpital, son chemin croisant à nouveau intentionnellement les autres protagonistes et lui permettant de peaufiner encore mieux sa vengeance envers ceux qu’elle considère comme responsable de sa mise à l’écart durant les dix dernières années.

Ce roman, publié en 1986, reprend les personnages du premier roman de Mantel, C’est tous les jours la fête des mères (Every day is mother’s day, 1985). Je ne l’ai pas lu mais il me semble que l’on peut tout à fait apprécier celui-ci sans peine, même si je n’ai pas profité des subtilités entre les deux romans relevées par les critiques anglophones. Apparemment, le premier roman se concentre surtout sur Evelyn Axon, la mère de Muriel.

Le roman oscille entre humour noir et situations sombres, voire déprimantes (alcoolisme, situation des quartiers de banlieue, critique du système médical anglais, etc.). J’avoue que trouvé certains passages un peu longuets durant lesquels mon intérêt retombait. Le quatrième de couverture parle d’un « bijou d’humour noir », mais à par les scènes avec la mère de Colin Sidney qui se prend pour une membre de la famille royale et pas mal de dialogues entre les époux Sidney et leurs enfants, je dois dire que j’ai trouvé le roman plutôt sombre dans son ensemble.



Hilary Mantel est née en 1952. Elle a étudié le droit à la London School of Economics et à l’université de Sheffield. Elle a travaillé dans les services sociaux en Afrique, en Arabie saoudite puis en Angleterre. Elle a également été critique de cinéma. Plusieurs de ses écrits sont ancrés dans l’histoire. Quasiment tous ces écrits (romans, nouvelles, biographies et autobiographie) ont été récompensés par des prix ; notamment Wolf Hall (2009) qui a obtenu le Man Booker Prize et dont le personnage principal est Thomas Cromwell.



(éd. Joelle Losfeld, 2009. Titre original : Vacant possessions (1986))
(photos : guardian.co.uk)

Commentaires

zarline a dit…
Je n'ai encore jamais lu Mantel mais Wolf Hall est dans ma PAL depuis sa sortie. Bon, c'est un pavé quand même et je me le garde pour les vacances. Je ne savais pas que ces livres précédents étaient traduits...
Manu a dit…
Je l'avais déjà repéré mais j'ignorais que c'était une suite.
lewerentz a dit…
Zarline: bonne lecture avec Wolf hall (en anglais sur Cromwell, ça doit être qqch !)

Manu: moi aussi, mais comme je le disais, je pensais que tu peux l'apprécier quand même.
Golovine a dit…
Salut lew ... Oui, ça paraît bien sombre et je trouve qu'Hilary n'a pas du tout une tête à écrire des livres sombres, comme quoi ! Bon we pascal !

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