L'amour est à la lettre a - Paola Calvetti
Emma, 50 ans, divorcée et mère d’un garçon, quitte son emploi de traductrice pour reprendre une librairie héritée d’une tante. Elle décide de la consacrer aux romans d’amour. C’est là qu’elle retrouve Federico, son amour de jeunesse, de passage à Milan. Marié et père d’une fille adolescente, il est architecte et vit à New York. Tous deux émus de ces retrouvailles, ils commencent une correspondance secrète via une bonne vieille boîte postale (Emma étant totalement réfractaire aux nouvelles technologies, exit Internet). Leur amour qui renaît restera-t-il platonique ?
J’ai commencé ce roman pleine d’enthousiasme, charmée par le style simple, l’alternance de lettres et de passages où Emma raconte la vie de sa librairie, ses clients et leurs amours, ses envies de lectures. Etant architecte, j’ai en général horreur des romans avec des personnages qui exercent cette profession, car c’est toujours plein de clichés. Pas d’exception ici mais j’admets que l’histoire (vraie) de la Morgan Library de New York, racontée par Federico, m’a bien intéressée (si vous décidez de lire ce roman, je pense que cela ne sera pas forcément votre cas, mais il faut avouer que l’histoire des premiers buildings américains est assez fascinante). Mais bref, j’aime beaucoup les romans épistolaires et j’avais envie de quelque chose de léger, frais, et tant pis si quelques clichés venaient s’y glisser. Et pour les clichés en tout genre, je n'ai pas été déçue - plutôt saturée.
Car il faut reconnaître que outre les clichés "architecturaux", on a aussi droit à ceux sur les amours des personnages secondaires dont l’histoire est prévisible bien avant la fin. Et je ne vous parle pas des étapes « librairie à laquelle s’ajoute un café puis un hôtel qui reçoit des écrivains » (Patrick McGrath vient même y faire un petit coucou) que j’ai trouvé bien utopiste, même si ce n’est encore qu’un moindre mal
Non, ce que je reproche surtout à ce roman, c’est sa longueur. A mon avis, il aurait été beaucoup plus efficace et digeste avec la moitié de pages en moins. C’est un peu rude de dire cela mais franchement, au bout de 120 pages, Emma et Federico s’offrent une petite semaine de vacances en amoureux à Belle-Ile-en-Mer, puis chacun repart chez lui. Ils s’aiment mais n’ont pas la moindre intention de faire évoluer leur situation (l’attitude égoïste de Federico m’a particulièrement agacée). A ce stade, il reste encore 340 pages à lire et on se dit que l’auteur va un peu secouer tout ce petit monde mais non, nada. Ce scénario de base se répète deux fois avant une fin sirupeuse à souhait. ça m'a tellement énervée (et déçue) que j'ai honteusement lu plusieurs pages en diagonale.
Bilan mitigé et déception pour un roman dont j’attendais beaucoup plus. J’ai bien aimé les références à la littérature, l’amitié, la vie dans la librairie. Le thème principal (l’amour entre les deux personnages principaux) m’a par contre laissée assez froide. Dommage.
(éd. 10-18, 2009)
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