La signora Wilson - Patrice Salsa
Une fois ne sera pas coutume, je vais aujourd’hui présenter un roman francophone. Une lecture choisie un peu au hasard à la bibliothèque. En fait, c’est la couverture qui a attiré mon œil et, intriguée par le résumé, j’ai emprunté le livre.
Résumé
Le roman commence "avant" avec l'arrivée du narrateur à Rome, un jeune Français fraîchement engagé à l’ambassade et installé dans un bel appartement. Plusieurs fois dérangé par des téléphones réclamant une certaine Signora Wilson, il demande un nouveau raccordement. Cette femme serait l’ancienne locataire, une couturière riche, ou du moins qui menait grand train, disparue du jour au lendemain sans laisser d’adresse mais en emportant plusieurs meubles et objets de l’appartement. Pourtant, ce "harcèlement" continue par des lettres qu'il trouve dans ses bagages. Comment y sont-elles arrivées, c'est un mystère. Un jour, lors d’une promenade-découverte à travers la ville, il est renversé par une voiture. Il se relève rapidement, seulement perturbé par quelques maux à la mâchoire les jours suivants. Cet incident ouvre une série de sept chapitres sobrement intitulés "le premier", "le deuxième", etc., et qui inaugurent une vie qui bascule de plus en plus dans le mystère. L'onirisme et les coïncidences se multiplient. Ses souvenirs d’enfance lui reviennent de plus en plus souvent, évoquants en particulier sa mère dont il parle toujours comme d’Elle. Le roman se termine par un chapitre "après" qui donne les clefs de l'histoire au lecteur.
Commentaire
Je l’ai dis, je lis très peu de littérature francophone contemporaine. Je l’avoue, j’ai un peu de mal, même s’il y a plusieurs auteurs que j’apprécie. Loin de moi l'idée de la dénigrer de manière générale mais il est vrai que je ne fais pas trop l'effort d'en lire, ce qui est me fait probablement passer à côté de nombreux bons romans, nouvelles, etc.
Ce roman-ci m’a tout de suite charmée par les nombreuses références à la musique (baroque aussi bien qu’actuelle) et l’histoire de l’art qu’il contient. Par son langage élégant aussi. Et ce qui est très réussi, c’est que le texte n’en est pas alourdi ; au contraire, c’est fluide et plaisant. Parfois assez cru, instillant comme un léger malaise (c’est du moins ainsi que je l’ai ressenti) mais collant parfaitement à cet onirisme qui traverse tout le livre. J’ai beaucoup aimé la scène dans théâtre, étrange à souhait, et qui ma rappelé des contes lus dans l'enfance et qui me faisaient peur.
Je ne connaissais pas du tout Patrice Salsa, mais je vais surveiller son nom. Il m’a aussi redonné l'envie de m’intéresser un peu à ce qui se passe dans la littérature francophone actuelle. A voir si cela s’avèrera concluant ;-)
Extraits
« Oublier ce qui vous donnera du tourment ou vous fait de la peine, c’est une technique que j’emploie depuis des années avec un certain succès. »
« Où suis-je ? Et quelle heure est-il ? Cette fois, lorsque je me réveille, j’ai du mal à me rassembler. C’est étrange, quand même, cette narcolepsie. J’ai le sentiment de ne plus exister qu’en pointillé, par des accès de veille dans un long tunnel ténébreux et velouté. En tout cas, cette sieste a chassé mes hésitations. J’irai à cette fameuse représentation – peu importe qui m’y a convié – et j’obtiendrai peut-être le fin mot de cette histoire. »
(éd. Actes Sud, 2008)
Commentaires
Comme je n'ai pas trouvé de contact, je t'écris ici (même si je suis hors-sujet) pour te remercier pour l'envoi du roman de Braddon.
Je vais m'y jeter dessus ! Vas-tu publier un billet ?
Merci et à bientôt sur nos blogs.
Maggie