Shakespeare - Bill Bryson
Shakespeare - antibiographie
Tout d'abord, je remercie Maggie de faire voyager son exemplaire du livre, car c'est grâce à elle que j'ai eu l'opportunité de le lire, ainsi que Fleur qui me l'a envoyé.
Aux débuts de ma passion pour le
Royaume-Uni et l’Irlande, j’avais lu une biographie de Shakespeare; je devais
avoir une quinzaine d’années et je n’ai qu’un vague souvenir du bouquin, si ce
n’est qu’il était très épais et pas forcément facile à suivre. Rien de tout cela avec la biographie
de Bill Bryson qui réussi à nous parler de tout ce que l’on sait sur William
Shakespeare en deux cent pages. Et c’est passionnant !
Shakespeare
doit certainement être un des écrivains à qui il a été consacré le plus de
biographies et d’essais – et pourtant, on ne sait presque rien de lui. A tel
point que plusieurs théories prétendent que le nom n’était qu’un pseudonyme
d’autres dramaturges, Christopher Marlowe et John Webster notamment, ou celui
du philosophe Francis Bacon. Tout en déroulant les quelques éléments
biographiques attestés, Bill Bryson présente chaque thèse, les pour et les
contre. Il faut dire qu’à l’époque, les administrations civiles commençaient
seulement à se mettre en place où, du moins, à être plus stricte sur
l’enregistrement des différentes étapes de la vie. Le peu de rigueur dans les
orthographes ne facilite pas les choses non plus.
Outre
la question de l’identité, il parle également des doutes concernant son
orientation sexuelle et ses liens à sa famille (il aurait quand même vécu une
grande partie de sa vie à Londres, alors que son épouse et ses enfants seraient
restés à Stratford-upon-Avon), mais aussi du vide biographique de
huit années durant lesquelles on sait encore moins de choses sur lui. A-t-il
voyagé en Italie ? A-t-il travaillé comme précepteur ? Mystère…
Outre
les données touchant au personnage, ce que j’ai finalement surtout aimé dans
cette biographie, c’est l’exposé du contexte de chaque période : le climat
historique, politique et religieux, les conditions de vie, les règlements
(parfois farfelus !), la vie des troupes théâtrales itinérantes,
l’influence des auteurs les uns sur les autres.
Bryson
a écrit son texte de manière très vivante, pas du tout rébarbative ou lourde,
mais dans un langage clair et efficace. A la fin, on doute toujours, mais comme
le souligne l’auteur, finalement qu’importe qui fut réellement
Shakespeare : le principal est l’œuvre variée et géniale que quelqu’un
nous a laissée.
C’est
la première fois que je lisais Bill Bryson et j’avais beaucoup lu sur les blogs
que ses écrits étaient très drôles. Ce point est peut-être le seul qui m’a un
peu déçue. J’ai certes souri quelques fois, mais je m’attendais à un peu plus –
toutefois, il est vrai qu’une biographie n’est certainement pas le texte idéal
pour enchaîner les gags. Cela ne m’empêchera pas de relire Bryson.
(éd. Payot & Rivages, 2012)
(image : site web Visual.ly)
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