HIver à Sokcho - Elisa Shua Dusapin

source : site éditeur
Le récit de la rencontre à Sokcho (Corée du Sud) entre la narratrice et Yann, un auteur de bandes dessinées normand, de passage dans le coin à la recherche de l'inspiration pour la nouvelle aventure de son héros archéologue qu'il fait voyager dans le monde entier. La narratrice travaille dans une pension de famille et le Français y logeant, une relation faite d'attirance et de méfiance se tisse peu à peu entre eux. Il faut dire que la jeune femme vient de terminer ses études universitaires en littérature française à Séoul et que, de surcroît, elle est à moitié française - son père, qu'elle n'a jamais connu, ayant été "une aventure de passage" pour sa mère. Elle est intriguée par Yann et ses dessins. Celui-ci ne parle pas beaucoup et s'enferme de longues heures pour dessiner à l'encre. Mais, en même temps, il sollicite la jeune femme pour qu'elle lui serve de guide. Celle-ci accepte, trop heureuse de s'échapper quelques heures d'un quotidien fade et d'un avenir qu'elle ne voit pas dans une ville qui apparaît comme triste et froide et qui est délaissée par sa jeunesse au profit de Séoul. Le petit ami de la narratrice y part d'ailleurs tenter sa chance dans le mannequinat. Si Yann passe son temps à dessiner, la jeune femme, elle, consacre une grande partie du sien à cuisiner, comme un pendant / un répondant à l'auteur de BD (il paraît que les Coréens sont tout le temps en train de manger).

marché aux poissons à Sokcho - source : french.visitkorea.or.kr

Une histoire délicate et poétique, très bien racontée. Une atmosphère mélancolique mais que je n'ai pas trouvé "pombante". Une intrigue peu fournie mais qui, sur 150 pages, convient tout à fait et qui réserve quelques surprises à la fin - comme un petit coup d'accélérateur. Une histoire qui permet aussi à Elisa Shua Dusapin d'exprimer sa double culture franco-coréenne tout en abordant des thèmes comme la chirurgie esthétique qui est, semble-t-il très pratiquée en Corée.
source: via.ch

Après un diplôme de l'Institut littéraire suisse, Elisa Shua Dusapin (née en 1992) poursuit actuellement des études de lettres à Lausanne, tout en collaborant à divers spectacles et écritures pour le théâtre. Elle se produit également comme comédienne. Hiver à Sokcho est son premier roman et il a obtenu le prix Robert Walser 2016 (décerné tous les deux ans à un jeune auteur francophone).
L'excellent billet de Cécile

(éd. Zoé, 144 pp., Carouge, 2016)

Commentaires

Anonyme a dit…
Je ne sais pas si les Coréens mangent beaucoup, en tout cas, ils ne sont pas bien épais. Ma fille vit en Corée depuis deux ans et parmi tout ce qu'elle nous a montré, je n'ai vu aucun obèse :-)
lewerentz a dit…
Merci pour ton passage Sandrine. Et ta fille aime la Corée ? J'imagine que oui si elle y est depuis si longtemps. Je ne sais pas si les Coréens mangent beaucoup mais c'est en tout cas ce que disait l'auteur dans une interview que j'ai entendu sur la RTS http://www.rts.ch/play/radio/vertigo/audio/livre-elisa-shua-dusapin-hiver-a-sokcho?id=7959483
Tu devrais lui proposer de lire ce roman; ce serait intéressant de savoir comment elle perçoit les choses.
Cecile a dit…
Cela a l'air de vous avoir plu donc tant mieux ! C'est intéressant d'avoir vu la BD chez lui comme le répondant de la cuisine chez elle. Je m'étais dit à la lecture qu'elle faisait tout cela pour remplir le vide qu'elle ressent dans son existence. Mais c'est vrai qu'à la fin elle "ose" un plat pour lui, être plus finalement créative et répondre à sa créativité à lui. Je n'avais pas réfléchi à cela :) Merci
Kathel a dit…
Ce roman me semble très tentant ! Mes libraires aiment aussi...
lewerentz a dit…
Cécile, j'aurais dû préciser que c'est ce qu'à expliquer l'auteur dans une interview d'elle que j'ai entendue sur RTS (voir lien dans réponse à Sandrine). Je ne suis pas si intelligente ;-)
lewerentz a dit…
Si vos libraires aiment aussi, alors c'est bon ! Sérieusement, il vaut la peine.
claudialucia a dit…
C'est rare, il me semble, un roman qui parle de la Corée. Un pays que je ne connais que par son cinéma que j'aime bien.
niki a dit…
oups oublié de donner mon identifiant pour le commentaire précédent ;)
Harry a dit…
Ce roman m'a fait la même impression. Je l'ai quasiment lu d'une traite en l'espace de 24 heures. C'est un roman rempli d'esthétisme, plein de douceur, de calme. Aucune vague plus haute que l'autre. Tout est dans les détails, tout est dans les petites impressions.
Et nous en avons pour tous les sens : la vue, le toucher, l'odorat etc. C'est une petite merveille.
Chaque paragraphe est lui-même un poème.
Mon seul regret a été une fois terminé ce livre que cet écrivain n'ait pas publié d'autre roman.

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