Treize marches - Kazuaki Takano

C'est Claudia Lucia qui a parlé de ce roman et m'a envoyé sa copie ("épreuves non corrigées réservées à la presse et aux libraires" - on voit ceux qui ont la cote auprès des éditeurs ;-) Je l'en remercie vivement et vous invite à lire son excellent billet.

Jun'ichi Mikami, 27 ans, vient de sortir de deux ans de prison pour homicide involontaire. Il est immédiatement engagé par Shôji Nangô, ancien gardien de prison, pour enquêter avec lui sur la condamnation à mort, sept ans plus tôt, de Ryô Kihara, 32 ans. Celui-ci, petit délinquant, aurait sauvagement tué son conseiller de réinsertion et son épouse, puis, en s'enfuyant, a eu un accident de moto qui l'a laissé amnésique sur les quelques heures entourant son prétendu crime. Alors, il l'a reconnu, ce qui a eu pour conséquence la peine capitale - s'il avait éprouvé du remord, il aurait certainement été condamné à la prison à vie, selon le système judiciaire et carcéral japonais. 

Il ne connaît, bien sûr, pas la date de son exécution. Un matin, des pas approchent dans le couloir et, terrorisé, il est persuadé que son heure est venue. Pourtant, c'est son voisin de cellule que l'on vient chercher. Traumatisé, Kihara a soudain des flashes, des lumières dans son amnésie; il se revoit monter un escalier, en parle à son avocat. L'enquête peut commencer.

Je ne dirais pas que c'est un roman policier au sens conventionnel du terme, ni vraiment un thriller. Mais c'est un roman qui fait froid dans le dos au fur et à mesure qu'on y découvre le système judiciaire japonais où la peine de mort est exécutée par pendaison. Pour plus de détail sur le sujet, cf. l'article de wikipédia. Ceux qui suivent mon blog savent que j'adore le Japon, sa culture (au sens large). Mais ça...

D'un pur point de vue littéraire, j'ai trouvé que l'intrigue était un peu lente et manquait parfois un peu de rythme, surtout à la fin. Je ne sais pas si c'est dû aux "épreuves non corrigées réservées à la presse et aux libraires", mais j'ai parfois aussi trouvé que certaines constructions de phrases étaient bizarres (c'est certainement moi qui me fait des idées).

Un bon roman qui ouvre les yeux sur un sujet difficile. Prix Edogawa Ranpo 2001.
source: thehouseofbooks.com

Kazuaki Takano (né en 1964 à Tokyo) est écrivain et scénariste, membre du Mystery Writers of Japan. Il a étudié le cinéma, en partie aux Etats-Unis, puis est rentré au Japon et a travaillé comme scénariste. Il a publié trois autres romans et des nouvelles.

(éd. Presse de la Cité, traduit par Jean-Baptiste Flamin, 362 pp.)

Commentaires

Sandrine a dit…
Perso, je trouve que les romans japonais sont TOUJOURS bizarres ! :-)
niki a dit…
je note le titre, mais je me tâte très franchement
claudialucia a dit…
Merci pour le lien. Dans les épreuves non corrigées il a toujours des fautes et des erreurs. L'intérêt du roman plus que l'intrigue elle-même,je trouve, est effectivement de présenter et de critiquer le système judiciaire japonais. C'est un livre qui se veut résolument contre la peine capitale. Il il y a aussi des couloirs de la mort chez les américains.

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