De toutes les nuits, les amants - Mieko Kawakami

"En rentrant, les mains dans les poches de mon blouson, j'ai regardé le ciel nocturne. J'ai vu une étoile luire faiblement, une seule, et la lune blanche de l'hiver briller dans le ciel entièrement dégagé. J'ai traversé le quartier d'habitations désert, je suis arrivée sur la grande avenue, j'ai regardé vaguement les voitures qui passaient. A la mi-nuit, il y avait beaucoup de lumières. Ici, là-bas, je les ai regardées une par une, et j'ai senti que cela me faisait encore un peu mal." (p. 275)

Fuyuko, 34 ans, est correctrice free-lance. Très timide et introvertie, elle sort peu, sauf la nuit de son anniversaire (fin décembre), car elle aime la lumière : celle des étoiles et de la lune, celles des immeubles et enseignes, des activités nocturnes. Elle n'a que peu de relations sociales et ne bois pas. On peut dire qu'elle vit un peu "en autarcie" - en solitaire, en tout cas. 

Deux personnes vont toutefois réussir à percer un peu sa carapace. Tout d'abord, Hijiri, son contact dans la principale maison d'édition pour laquelle elle travaille. Hijiri est tout le contraire de Fuyuko : vive, joyeuse, elle passe d'un homme à l'autre et ne rechigne pas devant un bon verre - à son contact, Fuyuko va d'ailleurs rapidement devenir une grande consommatrice de bière et de saké, à tel point qu'elle est souvent légèrement ivre. Et puis, il y a M. Mitsutsuka, un professeur de lycée de 58 ans qui enseigne la physique et parle à Fuyuko de la lumière. Fuyuko tombe rapidement amoureuse de lui mais n'ose pas se déclarer et leur relation avance à tous petits pas fais d'hésitation et de maladresse. Lui ne semble pas insensible non plus au charme particulier de Fuyuko.

Comme (presque) toujours avec les auteurs japonais, ce roman est un subtil mélange de poésie et de douceur, de portraits psychologiques de personnages réussis. Personnellement, j'ai beaucoup aimé Fuyuko.
source : site lepoint.fr
Mieko Kawakami (née en 1976) est musicienne, actrice et romancière, diplômée en philosophie. Elle a reçu le prix Akutagawa (un des plus importants au Japon) pour Seins et oeufs (disponible chez le même éditeur).

Commentaires

niki a dit…
ah la la, comme c'est difficile de rester stoïque et ne plus noter de titre, tant que la pal n'a pas diminué (un peu) - joli billet qui donne envie de lire
éléa a dit…
Joli billet qui donne envie de découvrir ce roman .. de plus, j'aime beaucoup la poésie de ces romans asiatiques.
lewerentz a dit…
Eléa: merci pour ton message et ton passage sur le blog. Je m'en vais découvrir le tien ! :-)

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