Correspondance, 1923-41 - Vita Sackville-West et Virginia Woolf

V. Sackville-West / source : Smith College
Pas de long discours pour présenter ce gros recueil qui comprend toute la correspondance échangée par les deux femmes de la première lettre en mars 1923 de Vita Sackville-West à la dernière de Virginia Woolf en mars 1941, six jours avant qu'elle ne mette fin à ses jours. 

Juste vous dire que j'ai beaucoup aimé. 

Et que j'ai découvert Virginia Woolf sous un nouveau jour, un nouveau style d'écriture, plus léger, parfois moqueur, mais toujours passionné. J'étais déjà tout acquise à sa cause puisqu'elle est indiscutablement un de mes auteurs préférés, toute catégorie et époque confondues. 

V. Woolf / source : The V. Woolf blog
De Vita Sackville-West, je n'ai lu qu'un roman, Toute passion abolie, que j'avais bien aimé. Ses lettres sont vraiment formidables, pleines de verve, de panache, d'humour. Pour le coup, j'ai presque préféré les siennes, toutes beaucoup plus longues. Il faut peut-être préciser que le titre original de cette compilation est The letters of Vita Sackville-West to Virginia Woolf, donc le "personnage principal", c'est elle. Je savais qu'elle était une jardinière-horticultrice accomplie (la rénovation du manoir de Sissinghurst, c'est elle !), mais j'ignorais sa grande activité en temps que critique littéraire (outre des articles pour la Hogarth Press fondée par V. et L. Woolf, elle faisait aussi régulièrement des causeries (c'est son terme) à la BBC). Je l'ai trouvé très touchante dans sa relation avec ses parents (divorcés), son mari (qui était au courant de sa liaison avec Woolf) et ses enfants.

Sissinghurst / photo Sally Mckenzie pour le National Trust

Grâce à elles deux, on découvre le début du 20e s., ses voyages, les inventions, les changements sociaux, leurs relations avec tous ces hommes et femmes connus de l'époque (Sackville-West était apparemment très intimidée par les amis du Bloomsbury Group de Woolf).

Je savais que les deux femmes avaient eu une aventure amoureuse. Ce que j'ignorais, par contre, c'est que Woolf s'est inspirée de Sackville-West pour son personnage Orlando (roman que je n'ai pas lu et qui, je dois bien le dire, ne me tente pas trop).

Je suis contente d'avoir lu ce recueil et ne peut que vous le conseiller.

(éd. Stock, 2010)

Commentaires

keisha a dit…
Si tu es aussi fan de VW que moi, oui, tu dois lire Orlando, même si c'est un peu déconcertant.
Évidemment, il me reste cette correspondance à lire, et bien d'autres écrits, mais ça, c'est c
fatal...
maggie a dit…
J'ai acheté un recueil de lettre de V. W. En revanche, il n'y a pas les lettres de V. Sackville... dont j'apprécie aussi l'écriture. J'ai abandonné Orlando juste avant la fin. Mais je préfère les essais de V. W. à ses romans.
lewerentz a dit…
Keisha et Maggie : merci pour vos commentaires. Me voilà donc avec deux avis opposés sur "Orlando" ;-) Je pense que ma prochaine lecture de Woolf sera "Les vagues" - dans quelques temps.
Karine:) a dit…
Ca m'intéresserait aussi, cette correspondance. Le portrait de l'époque m'interpelle.
lewerentz a dit…
Karine : oui, c'est un des aspects qui m'a le plus intéressé. Elles parlent aussi de leurs écrits et de choses plus terre-à-terre et pratiques (leurs animaux, la difficulté de trouver du beurre lors de la 1re guerre mondiale), mais les récits de voyage de Sackville-West sont vraiment extras ! En même temps, je te préviens, le groupe de Bloomsbury est assez peu évoqué pour lui-même.

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