Fragiles - Philippe et Martine Delerm






Fin 2011, j’ai invité des amis. L'une des invitées est arrivée avec un grand sac de livres. Occupée à ranger et trier sa bibliothèque, elle n’avait pas pu se résoudre à les mettre au pilon, parce qu’elle les aimait quand même et leur souhaitait de parcourir encore un petit bout de chemin et qui sait, de faire le bonheur de nouveaux lecteurs … Chacun des amis présents était invité à piocher dans le sac, à prendre ce qu’il voulait, à charge pour moi de mettre ce qui restait au pilon ! Lourde tâche s’il en est, j’aime tellement les livres, contenant et contenu que les « bazarder » m’est presque une souffrance physique. 

Mes amis partis, j’ai passé en revue ce qui restait, en fait pas mal de « rossignols » mais je suis tombée sur un petit bijou : FRAGILES de Philippe Delerm, illustré par sa femme Martine. Le temps, l’enfance, l’oubli, le courage et vingt-six autres thèmes donnent lieu à de courtes citations. Les illustrations sont merveilleuses d’à propos, de finesse et de légèreté. Je me suis littéralement jetée sur cette petite merveille, l’ai lu d’une traite, puis lu, relu et encore relu. Et je ne m’en lasse pas. 

Je crois que le livre est paru en 2001, aux Editions du Seuil, puis a été réédité en 2004 chez Points. Si vous allez chez des amis à qui vous voulez du bien, plutôt que d’apporter le sempiternel flacon éclusé en deux temps trois mouvements, offrez FRAGILES. Vous leur offrirez ainsi un plaisir à savourer, plein de douceur, de tendresse et de beauté. Les citations sont presque toujours courtes, en phrases concises. L’écriture est coulée, une vraie musique, il n’y a pas un mot de trop et il n’en manque aucun. 

J’ai aimé toutes les citations. En choisir une pour vous donner envie de vous ruer sur FRAGILES s’est avéré difficile. Finalement, j’ai jeté mon dévolu sur celle qui a trait à l’AGE, car c’est justement un thème qui m’occupe (un peu … pas trop non plus …) en ce moment: 

… On ne sait rien de plus. Parfois on se croit nu, parfois on se croit libre, et quelquefois perdu. Où sont les traces effacées, vont-elles toutes disparaître ? Y avait-il un chemin ? S’est-il arrêté quelque part ? A-t-il recommencé ? Pourquoi ne peut-on pas vraiment se retourner ? L’air semble si léger, mais on n’a rien appris. On n’est jamais au bout de soi, au bout de rien. On se sent las. On se sent bien … 

Extrait d'une critique du magazine Lire, piqué en quatrième de couverture :"Nous retrouvons tout ce qui fait son talent : transformer les petits riens de la vie en littérature."




Commentaires

lewerentz a dit…
Durant les fêtes de fin d'années, j'ai entendu une émission radio avec P. Delerm. Je l'ai trouvé très intéressant à écouter. Mais j'ai un peu de mal avec son écriture...
Merci quand même pour ce beau billet.
niki a dit…
j'ai lu "les chemins nous inventent" de philippe delerm, un moment de pur bonheur
Golovine a dit…
En fait, je n'ai jamais rien lu d'autre de Philippe Delerm. Mais j'aime beaucoup cette écriture un peu ... comment dirais-je ? ... désincarnée. Je vais lire "Les chemins qui nous inventent" et en donnerai des nouvelles au détour d'un billet. Pour moi, la lecture ça marche plein pot en ce moment, après une longue, trop longue, traversée du désert. Alors je dévore carrément. Amitiés et merci de vos petits coucous lewerentz et niki.

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