Voyage au bout de la solitude - Jon Krakauer
Nous sommes en juillet 1990. Christopher McCandless termine de brillantes études universitaires. La vie l’attend, il a tout pour devenir un américain type. Mais, pétri d’absolu et d’idéalisme, ce n’est pas ce dont il rêve. Il largue les amarres, fait don de ses économies à une œuvre d’entraide, trouvant, à l’instar de Tolstoï qu’il admire, que la richesse est honteuse, corruptrice et donc mauvaise. Il entreprend un périple qui le conduira d’Atlanta à Fairbanks en Alaska, où il mourra en août 1992.
Décrire ce voyage « techniquement » n’a aucun intérêt ici. Initiatique, il constitue une sorte de rite de passage et ressemble, en plus grand, aux entraînements que Chris inventait pour son équipe de cross country lorsqu’il était au lycée. Je ne saurais le décrire mieux que son ami et coéquipier Gordy Cucullu, que je cite.
… Il voulait vraiment se dépasser. Il inventa un entraînement nouveau, très dur. C’était l’entraînement des « guerriers de la route ». Il nous faisait faire de longues courses tuantes à travers champs, sur des chantiers de construction, dans des endroits où nous n’étions pas censés aller, et il essayait de nous égarer. Nous courrions aussi loin et aussi vite que nous le pouvions, le long de rues étranges, dans les bois, partout. Son idée était de nous faire perdre nos repères, de nous obliger à aller sur un terrain inconnu. Alors, on courait à un rythme un peu moins rapide, jusqu’à ce qu’on ait trouvé une route que nous connaissions, et la course reprenait à pleine vitesse. D’une certaine façon, c’est comme ça que Chris menait sa vie …
Jon Krakauer, dans Voyage au bout de la solitude, cerne très bien la démarche de Chris qui tenait un journal à la troisième personne et s’exprimant par les mots d’Alexandre Supertramp. De larges extraits de ce journal sont cités, ainsi que des entretiens que l’auteur a eus avec des gens qui ont côtoyé Chris plus ou moins longtemps au cours de son voyage. Chris aimait les gens, les gens l’aimaient. Il a laissé, je cite : « une impression indélébile à beaucoup de gens au cours de son voyage ». Il n’a rien d’un asocial et peut-être qu’il serait devenu, s’il avait vécu, un « américain type », avec un surplus d’humanité, de générosité et de conscience sociale.
Ce que j’ai trouvé intéressant dans le livre, c’est la manière dont l’auteur situe la démarche de Chris par rapport à celles d’autres « aventuriers » : London, Everett Ruess et d’autres. Ce qui est passionnant aussi, c’est la citation des passages annotés dans les livres emportés par Chris. Ils éclairent énormément sa personnalité. Je ne citerai qu’un de ces passages, annoté dans Le bonheur conjugal de Tolstoï :
… Je désirais le mouvement et non une existence au cours paisible. Je voulais l’excitation et le danger, et le risque de me sacrifier pour mon amour. Je sentais en moi une énergie surabondante qui ne trouvait aucun exutoire dans notre vie tranquille …De ce livre, Sean Penn a tiré le film Into the wild. Je ne l’ai pas vu.
Décrire ce voyage « techniquement » n’a aucun intérêt ici. Initiatique, il constitue une sorte de rite de passage et ressemble, en plus grand, aux entraînements que Chris inventait pour son équipe de cross country lorsqu’il était au lycée. Je ne saurais le décrire mieux que son ami et coéquipier Gordy Cucullu, que je cite.
… Il voulait vraiment se dépasser. Il inventa un entraînement nouveau, très dur. C’était l’entraînement des « guerriers de la route ». Il nous faisait faire de longues courses tuantes à travers champs, sur des chantiers de construction, dans des endroits où nous n’étions pas censés aller, et il essayait de nous égarer. Nous courrions aussi loin et aussi vite que nous le pouvions, le long de rues étranges, dans les bois, partout. Son idée était de nous faire perdre nos repères, de nous obliger à aller sur un terrain inconnu. Alors, on courait à un rythme un peu moins rapide, jusqu’à ce qu’on ait trouvé une route que nous connaissions, et la course reprenait à pleine vitesse. D’une certaine façon, c’est comme ça que Chris menait sa vie …
Jon Krakauer, dans Voyage au bout de la solitude, cerne très bien la démarche de Chris qui tenait un journal à la troisième personne et s’exprimant par les mots d’Alexandre Supertramp. De larges extraits de ce journal sont cités, ainsi que des entretiens que l’auteur a eus avec des gens qui ont côtoyé Chris plus ou moins longtemps au cours de son voyage. Chris aimait les gens, les gens l’aimaient. Il a laissé, je cite : « une impression indélébile à beaucoup de gens au cours de son voyage ». Il n’a rien d’un asocial et peut-être qu’il serait devenu, s’il avait vécu, un « américain type », avec un surplus d’humanité, de générosité et de conscience sociale.
Ce que j’ai trouvé intéressant dans le livre, c’est la manière dont l’auteur situe la démarche de Chris par rapport à celles d’autres « aventuriers » : London, Everett Ruess et d’autres. Ce qui est passionnant aussi, c’est la citation des passages annotés dans les livres emportés par Chris. Ils éclairent énormément sa personnalité. Je ne citerai qu’un de ces passages, annoté dans Le bonheur conjugal de Tolstoï :
… Je désirais le mouvement et non une existence au cours paisible. Je voulais l’excitation et le danger, et le risque de me sacrifier pour mon amour. Je sentais en moi une énergie surabondante qui ne trouvait aucun exutoire dans notre vie tranquille …De ce livre, Sean Penn a tiré le film Into the wild. Je ne l’ai pas vu.
Source photo Ina
Commentaires
(Chez moi, un petit tag, si vous voulez le reprendre!)
Bref très beau film, triste et intense aussi!
Toujours partante pour le challenge shakespeare? Je m'en occupe avec Maggie, Céline ayant trop travail. Je cherche une bannière pour personnaliser ta participation. J'ai trouvé une petite photo dans ton identité "A propos". Demain je publierai la liste des participants au challenge dans mon blog. Tu me diras si ça te convient?
Golovine, c'est moi qui me suis inscrite au challenge Shakespeare ;-)
Claudia, j'ai vu ton blog et je me réjouis de relire "Beaucoup de bruit..."
Lewerentz
le sujet me parle beaucoup...